DÉJÀ VINGT ANS
14h 30mn, je m’empresse. Il faut y aller. J’arrive dans le collège, je me présente au censorat. 14h 55 je sors du censorat accompagnée du censeur. De la terrasse et, en tendant la main, il m’indique la classe qui me recevra ce soir-là.
- C’est la classe que vous apercevez là-bas dans l’angle du mât, juste après la grande salle aux longs escaliers, celle au milieu. Voilà, dit-il en agitant frénétiquement la main, là, celle dont sort le professeur en blue Jeans. Les élèves vous attendent.
- Merci, ai-je répondu, un peu tassée.
La cour bruissait légèrement encore. On entendait par intervalles irréguliers des cris, des rires bruyants et des exclamations. Parfois une course poursuite se finissait dans un angle là-bas vers le second portail. Des retardataires qui réussissaient à entrer après moult suppliques s’engouffraient dans les classes avec une vive agitation. Quelques enseignants hardis s’empressaient vers leur classe.
Je marchais vers mon destin. Une légère frayeur sembla m’engourdir… Mais des élèves m’attendaient, une histoire doit commencer et j’en suis, disons, un maillon important. C’est ce que je pensais. Je me disais être indispensable à ces jeunes. C’est plutôt eux qui deviendront essentiels à ma survie.
J’arrivai, j’entre. Les élèves m’accueillent, surpris. Je le voyais dans leurs yeux pétillants d’étonnement. J’enfonce mes deux mains tremblantes dans les poches de ma veste rayée bleu – blanc. Mon pantalon assorti sembla tout à coup me serrer…
Je saluai la classe. Je pris des nouvelles de leur parents puis je mis mon nom au tableau en le lisant à haute voix.
Mon nom est Cécile AVOUGNLANKOU. Je suis votre professeur de français.
C’était au CEG Hubert Coutoukou Maga.
Il y a vingt ans.
Fémicriture
Passionnément lire!
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