6 octobre 2022 in LIRE AU FEMININ

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5 octobre 2022

Journée internationale de l’enseignant/e

Être enseignants (mes collègues et moi ce jour dans les photos ci-dessous)

« Debout, dans nos classes surchargées, nous étions une poussée du gigantesque effort à accomplir pour la régression de l’ignorance. Chaque métier, intellectuel ou manuel, mérite considération, qu’il requière un pénible effort physique ou la dextérité, des connaissances étendues ou une patience de fourmi. Le nôtre, comme celui du médecin, n’admet pas l’erreur. On ne badine pas avec la vie, et la vie, c’est à la fois le corps et l’esprit. Déformer une âme est aussi sacrilège qu’un assassinat. Les enseignants – ceux du cours maternel autant que ceux de l’université – forment une armée noble aux exploits quotidiens, jamais chantés, jamais décorés. Armée toujours en marche, toujours vigilante. Armée sans tambour, sans uniforme rutilant. Cette armée-là, déjouant pièges et embûches, plante partout le drapeau du savoir et de la vertu.

Comme nous aimions ce sacerdoce, humble institutrices d’humbles écoles de quartiers. Comme nous servions avec foi notre métier et comme nous nous dépensions pour l’honorer. Nous avions appris – comme t’out apprenti à bien le pratiquer dans cette école annexe, située à quelques mètres de la nôtre, où des institutrices chevronnées enseignaient aux novices que nous étions à concrétiser, dans les leçons données, nos connaissances de psychologie et de pédagogie… Nous stimulons le déferlement de vagues enfantines qui emportaient dans leur repli un peu de notre être.

Mariam BA, Une si longue lettre, Dakar/Abidjan/Lomé,

Les Nouvelles Editions Africaines, 1979 ; p.38




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