L’autre cause des VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : belle-mère hargneuse.
Le 10 décembre 2021 s’achevaient les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. Je suis fort ravie de cette initiative contre les violences sous toutes leurs formes et quelles que soient les personnes qui les subissent.
Pendant ces seize jours je lisais le roman La concession de la sénégalaise Ndèye Fatou NDIAYE. Ce roman a fait ressurgir des souvenirs de certaines luttes et a renforcé ma conviction que les luttes contre les violences faites aux femmes doivent aussi activement se faire sur d’autres fronts. En effet, quand on parle de violence conjugale, tout le monde se focalise sur l’homme, le conjoint. Celui-là qui est plus fort, qui violente, qui blesse, qui parfois tue.
Mais il y a des violences sournoises, psychologiquement dérangeantes et moralement avilissantes dont presque personne ne parle. C’est la violence que la belle-famille plus particulièrement : la belle-mère, les belles sœurs, les belles tantes exercent des fois sur la mariée. C’est une violence meurtrière qui ronge à petit feu, qui déstabilise et qui casse les couples.
Kiné est victime de cette violence de la belle famille dans le roman La concession. Sa belle-mère ne l’aime pas parce qu’elle gène ses plans pour son fils. Elle la tolère tout en se promettant de prendre sa revanche en temps voulu. Dès que la belle Kiné s’installe dans la concession, elle s’attelle, aidée de ses deux filles à détruire son image auprès de son époux.
« A vrai dire, elle ne voulait juste pas laisser son fils être heureux avec une autre femme, du moins une femme qu’elle-même n’avait pas choisie. Son combat était aussi devenu celui de ses filles. Toute occasion était bonne pour tenter de rabaisser l’épouse de leur frère. «
Ndèye Fatou NDIAYE, L a concession, Sénégal, l’harmattan, 2018, p 105
Ici ou ailleurs, certaines belles mères peuvent s’avérer d’une cruauté malsaine. Elles sont à la base de nombreuses violences faites aux femmes parce qu’elles veulent contrôler, gérer le foyer de leur enfant. La nouvelle mariée semble à bout. La belle famille s’attelle à la briser. Elle semble à bout dans cet extrait.
« Elle ne supportaient plus les railleries et autres crises avec son époux crées de toutes pièces par sa belle-famille ». p105
Dans l’intimité des maisons, les mères montent les fils contre leur femme, ils entretiennent la flamme de l’ignominie. Elles sont sournoises et de leur langue de vipère rongent le tissu familial. Par des propos équivoques, elles percent tout rempart.
« Sais-tu que ta femme … »
« Ah! Ta chérie ? »
« Celle-là… »
« Cette menteuse, cette paresseuse, cette … »
Connaissez-vous un fils qui ne soutienne pas sa mère jusqu’à ce que la femme plus rusée ne prouve le contraire ? Kiné, moralement atteinte dans La concession, Mère Rama, sa belle-mère part à l’assaut de son couple avec un gros mensonge. Cheikh croit sa mère et attaque. Sa femme est dévastée. elle est
« … Choquée par ces propos qui n’étaient que des mensonges, Kiné tenta d’expliquer à son époux que ces accusations étaient fausses. C’était sans compter Mère Rama qui avait pris le temps de bien murmurer aux oreilles de son fils… » p103
Même si Cheikh soutient sa femme, un doute a quand même germé dans son esprit. Ce mensonge va déstabiliser l’équilibre familial, générer de la violence, distiller de la méfiance, fragiliser l’équilibre durement acquis par le couple.
C’est alors qu’apparait la rivale salvatrice. La première diabolisée, les rapports tendus, le couple lassé, la mère installe la nouvelle femme.
La lutte contre les violences conjugales, si nous la voulons efficace sur le long terme, doit apaiser les rapports entre les belles-mères et les brus.
Fémicriture,
Passionnément lire !
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