FARIDA DE LA DORDOGNE !
Elle s’appelle Farida.
C’est l’une des féministes les plus misandres du monde. Les hommes peuvent aller se faire foutre. Ils n’ont rien à lui apporter dans sa sublime vie. C’est une femme de caractère, une femme instruite, belle et intelligente. D’ailleurs, elle est docteure en sociologie. Et pour avoir étudié la sociologie, elle connaît le caractère des hommes : tous des chiens, des pestes phallocrates à éliminer de la race humaine.
Au grand désespoir de ses parents, notamment de son grand-père imam mort sans avoir pu la voir convoler en justes noces selon les lois de l’islam, elle avait éliminé tous les courtisans tombés sous le charme de sa beauté. Jusqu’à ce qu’il n’en reste que deux. Deux qui selon ses amies, s’annonçaient très prometteurs, qui semblaient avoir ravi son cœur d’or. Malheureusement, eux aussi, Farida les éjecta un à un.
L’un de ces deux derniers courtisans était milliardaire. Le pauvre a eu le malheur de lui demander revenir de France pour le mariage. « Tu as assez étudié, avait-il dit. Je gagne suffisamment d’argent, tu n’auras même pas besoin de travailler ! ». Farida était en pleine rédaction de sa thèse. Cette phrase eut le don de raviver en elle son côté animal féministe. « J’ignorais que ça existait encore, cette espèce d’homme « , avait-elle répondu.
Ses copines, féministes aussi mais qui ne veulent déclarer aucune guerre aux hommes, essayèrent de la raisonner. » Mais vous êtes inconséquentes, leur répondit-elle. Comment voulez-vous changer les choses sans un minimum de trouble ? Seule l’eau troublée se décante. «
Puis un jour, un jour d’un soleil rieur de la vanité de la vie, Dr Farida rencontra Vik, un soldat de la Légion étrangère française, en mission de lutte contre le terrorisme dans son pays. Et malgré tous les conseils désapprobateurs de ses amies, elle remua ciel et terre pour suivre Vik en France. Celui-ci avait fini sa mission au Burkina. Vik, comme s’il maîtrisait son degré de féminisme, l’enceinta très rapidement et l’abandonna seule dans un village de la France appelé Dordogne afin de rejoindre d’autres fronts.
Farida se retrouva seule, accoucha seule, sombra dans la dépression seule. Et malgré toutes les tentatives de Vik – qui n’a pas encore vu sa fille – pour l’empêcher de fuguer, Farida détala de la Dordogne et rejoignit ses amies au Burkina Faso. Pleine de désillusions.
Ce personnage est à retrouver dans CARREFOUR DES VEUVES, un roman de Monique Ilboudo qui retrace les affres du terrorisme sur les femmes et les filles au Burkina Faso.
Chrys Amègan
Laisser un commentaire